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CXV
DE CONDORCET.

C’est vers cette époque, et non postérieurement à la condamnation de Louis XVI, comme on l’a supposé par erreur, que, sur les ordres formels de Catherine et de Frédéric Guillaume, le nom de Condorcet fut effacé de la liste des membres composant les Académies de Pétersbourg et de Berlin. Malgré toutes mes recherches, je n’ai pas pu découvrir si ces deux actes de mécontentement affligèrent beaucoup notre ancien secrétaire. Pas une ligne, pas un seul mot de ses nombreux manuscrits, de ses ouvrages imprimés, n’a trait à cet événement. Condorcet imagina, peut-être, que les confirmations impériales et royales ayant peu ajouté à la valeur réelle des titres littéraires dont on l’avait revêtu, il pouvait regarder le retrait de ces confirmations comme un fait sans portée et peu digne de son attention.


Condorcet avait vu naître, dans l’Assemblée législative, les dissensions personnelles qui, après s’être envenimées, devaient ensanglanter la Convention et conduire le pays sur le bord d’un abîme. Il ne voulut jamais prendre part à tous ces combats, lorsqu’ils semblaient se don-