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CLXXVII
SUR L'HISTOIRE DES GIRONDINS.

Voyez plutôt :

L’illustre écrivain est-il amené à parler de l’influence que Mme  de Staël exerça sur quelques événements de notre première révolution, il nous dépeint Voltaire, Rousseau, Buffon, d’Alembert, etc., Condorcet, jouant avec cette enfant et attisant ses premières pensées. En ce qui concerne Condorcet, l’assertion manque de vérité ; Condorcet, ami de Turgot, ne fréquenta jamais les salons de M. Necker, pour lequel il avait des sentiments qui, à quelques égards, n’étaient peut-être pas exempts de préventions.

M. de Lamartine commet une erreur du même genre, lorsqu’il fait du girondin Condorcet un des membres les plus assidus des conciliabules de M. et de Mme  Rolland. L’ancien secrétaire de l’académie ne rendit jamais que de simples visites de politesse au ministre de l’intérieur et à sa femme. Celui-là pouvait-il, d’autre part, être légitimement rangé parmi les Girondins, qui leur adressait sans cesse ces paroles pleines de bon sens, de patriotisme, et qui malheureusement ne furent pas écoutées : « Occupez-vous un peu moins de vous-mêmes, et un peu plus de la chose publique ? »

Dans le volume II, page 92, M. de Lamartine traite avec une grande sévérité les membres de la Société des amis des noirs, au nombre desquels il place avec raison Condorcet. Il les accuse « d’avoir lancé