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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/192

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CLXXVIII
REMARQUES


leurs principes sur les colonies comme une vengeance plutôt que comme une justice. Ces principes, ajoute-t-il, avaient éclaté sans préparation et sans prévoyance dans cette société coloniale, où la vérité n’avait d’autre organe que l’insurrection. »

En écrivant ces lignes, M. de Lamartine savait-il que déjà, en 1776, dans une note de l’éloge de Pascal, Condorcet s’élevait contre l’esclavage des noirs ; qu’en 1781 il publiait un mémoire intitulé Réflexions sur l’esclavage des nègres ; qu’en février 1789 il adressait au corps électoral un écrit sur cette plaie de la société ; qu’en juin de la même année il faisait paraître un écrit remarquable sur l’admission des députés des planteurs de Saint-Domingue ? Les projets d’émancipation détaillés dans ces deux derniers écrits ont cela de remarquable, que plusieurs des dispositions qu’on y trouve figurent dans les lois anglaises rendues postérieurement.

Dans le portrait qu’il a tracé de Condorcet, vol. I, page 230 et suivantes, M. de Lamartine dit que le savant célèbre « rédigeait depuis 1789 la Chronique de Paris, journal ou l’on sentait, ajoute l’auteur, les palpitations de la colère, sous la main polie et froide du philosophe. » Ce passage exige une explication. Condorcet ne rédigeait pas la Chronique de Paris ; il écrivait dans ce journal, ce qui est fort différent, des articles signés de lui, et particulière-