qu’on vit successivement, à partir de 1741,
évêque de Gap, d’Auxerre et de Lisieux. Il
avait aussi d’étroites liaisons de parenté avec
le cardinal de Bernis et le fameux archevêque
de Vienne, M. d’Yse de Saléon, celui-là même
qui, encore évêque de Rhodès, fit tant parler
de lui pendant le concile d’Embrun, à cause de
son très-vif attachement pour les jésuites.
Condorcet atteignait à peine sa quatrième année, quand il perdit son père. La veuve du capitaine Caritat, Mme de Gaudry, était d’une dévotion très-ardente. Elle imagina qu’un moyen infaillible de soustraire son fils unique aux premiers dangers de l’enfance, serait de le vouer à la Vierge et au blanc. Condorcet porta donc durant huit années le costume de jeune fille. Cette circonstance bizarre, en lui interdisant les plus efficaces des exercices gymnastiques, nuisit beaucoup au développement de sa force physique ; elle l’empêcha aussi de suivre les cours publics, où des écoliers n’eussent pas manqué de prendre le camarade en jupes pour point de mire habituel de leurs espiègleries.
Quand la onzième année fut venue, l’évêque de Lisieux confia son jeune neveu aux soins