d’un des membres de la société célèbre autour
de laquelle commençait déjà à gronder l’orage.
Sans vouloir empiéter sur l’ordre des temps et des idées, qu’on me permette ici une réflexion :
Mme Caritat de Condorcet, dans son amour maternel poussé jusqu’à l’exaltation, assujettit l’enfance du futur secrétaire de l’Académie à des pratiques qui, sur plus d’un point, touchaient à la superstition. Le jeune Condorcet, dès qu’il ouvrit les yeux, se vit entouré d’une famille composée des plus hauts dignitaires de l’Église et d’hommes d’épée parmi lesquels les idées nobiliaires régnaient sans partage ; ses premiers guides, ses premiers instituteurs furent des jésuites. Quel fut le fruit d’un concours de circonstances si peu ordinaires ? En matière politique, le détachement le plus complet de toute idée de prérogative héréditaire ; en matière religieuse, le scepticisme poussé jusqu’à ses dernières limites.
Cette remarque, ajoutée à tant d’autres que l’histoire nous fournirait au besoin, ne devrait-elle pas calmer un peu l’ardeur avec laquelle les partis politiques et religieux, mettant toujours