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CORRESPONDANCE


m’aviez donné votre adresse, je vous l’aurais adressé en droiture ; mais dans votre dernière lettre [1] vous me dites des choses fort ingénieuses et fort agréables des dames de Paris, et vous ne m’avez point donné d’adresse.


11. A VOLTAIRE.


Paris, ce 16 mai 1773.


Je vous dois bien des remerciments, mon illustre maître, d’abord pour m’avoir procuré l’avantage de connaître M. l’abbé Mignot [2], qui m’a témoigné toutes sortes de bontés dans un procès pour ma mère que je viens de gagner, et ensuite pour m’avoir envoyé les Lois de Minos avec tout ce qui les accompagne. L’auteur des petites hardiesses a bien eu raison de s’élever contre le panégyrique de ce Louis, qui avait la morale d’un moine et la politique d’un tyran. C’est une chose digne de remarque, selon moi, que jamais la religion chrétienne n’ait placé dans le ciel que des rois persécuteurs, ou des princes qui déshonoraient le trône par des vertus de capucins.

La lettre de ce Clément est excellente [3]. Voilà son opprobre écrit de sa propre main. Il n’en rougira

  1. Cette lettre ne s’est pas retrouvée.
  2. Neveu de Voltaire.
  3. Quatrième lettre à M. de Voltaire, par Clément (de Dijon). Voltaire en demande justice au chancelier Maupeou, dans une lettre du 20 décembre 1773.