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ENTRE VOLTAIRE ET CONDORCET.

Il m’est tombé entre les mains un petit manuscrit [1] sur le livre de M. de Guibert : ce n’est qu’une plaisanterie. J’aurai l’honneur de vous la faire tenir sous l’enveloppe de M. de Sartine. Vous la ferez lire à M. D’Alembert, ou je l’enverrai à M. D’Alembert afin que vous la lisiez, supposé que cela puisse vous amuser un moment. Vous êtes tous deux les vrais secrétaires d’État dans le royaume de la pensée : vos lettres sont plus assurément instructives et plus agréables que toutes les lettres de cachet.

Conservez toujours, Monsieur, un peu de bonté pour le vieux malade.


15. A CONDORCET [2].


5 décembre 1773.


C’est bien vous qui êtes mon maître, Monsieur le Marquis, et qui l’auriez été de Bernard de Fontenelle. C’est vous qui êtes un vrai philosophe et un philosophe éloquent. On m’a parlé d’un éloge de M. de Fontaine [3], qui est un chef-d’œuvre. Vous ne sauriez croire quel plaisir vous me ferez de me le faire parvenir.

Je ne connais guère que vous et M. D’Alembert qui sachiez présenter les objets dans leur jour et écrire toujours d’un style convenable au sujet. J’ai cherché

  1. La Tactique. Voy. Voltaire, tome XIV,
  2. Vol. LXVIII, page 379.
  3. Voyez tome II, p. 139.