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ENTRE VOLTAIRE ET CONDORCET.



25. A CONDORCET.


23 novembre 1774.


J’ai reçu votre lettre du 15, Monsieur, qui m’a fait encore plus de plaisir que les éloges de Fontaine et de la Condamine.

Vous êtes bienfaisant comme M. Turgot, humain, hardi et sage. Je venais d’écrire à M, D’Alembert, ou à vous, une lettre que M. Turgot avait bien voulu permettre que je misse sous son enveloppe.

Dans cette lettre, je parlais d’un mémoire ci-devant envoyé par moi à l’un des deux Bertrands [1]. Je craignais que ce mémoire ne fût point parvenu à son adresse. Je suis rassuré dans le moment présent : je sais que le mémoire a été reçu, que rien n’a été dérangé, et que tout va bien. Mais pour plus grande sûreté, je prie M. D’Alembert de me mander s’il a reçu ce mémoire en forme de lettre, dans lequel il y avait à la fin un petit mot sur un grand seigneur absolument étranger à cette affaire [2].

Vous pouvez prendre une entière confiance dans tout ce que j’ai l’honneur de vous mander. Je suis très-instruit depuis longtemps par madame de Brou,

  1. Un mémoire relatif à l’affaire de La Barre. Les deux Bertrands, D’Alembert et Condorcet.
  2. C’est la lettre à D’Alembert du 7 novembre 1774 (Voltaire, t. LXIX, p. 97). Le grand seigneur en question est le duc de Richelieu, qui devait de l’argent à Voltaire, cl depuis cinq ans ne lui on avait point payé la rente.