abbesse de Villancour, dans Abbeville, tante de M. le chevalier de La Barre, qu’il n’y avait pas dans toutes les dépositions de quoi mettre trois mois en pénitence un cordelier novice. Un intrigant barbare
ameuta les sauvages d’Abbeville. Ces sauvages animèrent le jésuitique évêque d’Amiens
[1], fanatique et diseur de bons mots ; d’ailleurs bon homme, à ce qu’on dit, et qui s’est bien repenti de la catastrophe exécrable dont il a été la cause ridicule.
Mon neveu d’Hornoy, conseiller au parlement, Picard candide, très-accrédité dans son corps, et qui croit que le parlement a toujours raison, est pourtant persuadé que cette fois-ci le parlement s’est laissé entraîner, par le sieur Pasquier [2], à une cruauté qui jettera sur ce corps un opprobre éternel. Il est indigné que l’arrêt de ces cannibales n’ait passé que de deux voix, et cependant ait été exécuté.
J’ai vu dans la partie des procédures qui ont été entre mes mains, des charges qui feraient rire aux marionnettes de Nicolet, si la catastrophe ne faisait dresser les cheveux sur la tête.
Il faut que d’Élallonde commence par purger la contumace, ce que j’appelle faire revoir son procès. Mais pour purger cette contumace on n’a que cinq années, et il y en a plus de sept que cette abomina-
- ↑ D’Orléans de la Mothe, le même qui convertit Gresset, et lui fit brûler deux comédies manuscrites et un chant de Vertvert, intitulé : L’ouvroir de nos sœurs.
- ↑ Conseiller au parlement. Il dénonça les philosophes au sujet de l’affaire d’Abbeville, et détermina l’arrêt qui révolta l’Europe entière. Il fui aussi rapporteur dans le procès de Lally.