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ENTRE VOLTAIRE ET CONDORCET.


voulu brûler tout entier. Il attend et il attendra tant qu’il faudra, car le maître du jeune homme lui accorde tout le temps nécessaire, et il ne fera rien assurément, Monsieur, sans vous le communiquer.

J’ai bien des grâces à rendre à M. de Malesherbes, et je les lui rends du fond de mon cœur dans une lettre que je lui écris. Je profite de l’adresse que vous avez eu la bonté de me donner pour vous faire passer deux exemplaires de la seconde édition de Don Pèdre. La première ne se trouve plus à Genève, et je la crois tout entière à Paris. Je vous prie seulement de daigner jeter un coup d’œil sur la dernière note de la Tactique, qui se trouve à la fin de l’ouvrage. Elle est curieuse par les faits, et malheureusement elle sera inutile au genre humain. La guerre est le second fléau de la terre, et le premier est celui qui égorge, qui met en pièces et qui jette dans les flammes deux jeunes gentilshommes d’un rare mérite, pour n’avoir pas salué une procession de capucins. Je suis à vos ordres et à vos pieds jusqu’au moment de ma destruction.

V.


35. A CONDORCET.


A Ferney, 10 avril 1775.


Je profite du départ d’un jeune officier suisse pour ouvrir mon cœur à l’un de mes deux chers Bertrands. J’ai écrit à l’autre par M. Maximilien de Rosni. Mais il faut que je vous représente le tort irréparable que me font le chevalier de Morton et le comte de Tres-