Aller au contenu

Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/280

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
78
CORRESPONDANCE


vous me permettiez de vous dire que, malgré quelques beaux vers détachés, M. le chevalier de Morton est un très-mauvais poëte. Je suis indigné qu’on m’impute cet ouvrage, très-indiscret d’ailleurs, très-dangereux et très-mal placé.

Voilà mes trois points ; je vous prie de répondre à tous les trois avec amitié et vérité.



39. A CONDORCET.


27 avril 1775.


Vous devez à présent avoir reçu les papiers d’un infortuné digne d’être heureux, et je ne doute ni de vos bontés ni de votre vertu courageuse.

Il est bien triste qu’un ridicule très-dangereux vienne empoisonner les consolations que je ressens. Il faut que je vous parle encore des suites très-désagréables qu’ont eues la faiblesse et la méprise de de M. de Tressan. Voilà donc deux Ratons au lieu d’un, et dans quel temps ! lorsqu’il était si important de se taire. C’est pour la troisième fois que je me vois la victime d’imprudences que je n’ai pas à me reprocher : la lettre de l’abbé Pinzo, La lettre du théologien [1], et la témérité du prétendu chevalier de Morton.

Le comte de Tressan, à qui j’ai fait de très-justes plaintes, m’a mandé que vous et M. D’Alembert vous aviez beaucoup approuvé son épître et celle

  1. Tome V, page 273, et la lettre 23, p. 39.