refusé le retour de M. d’Aiguillon ; a déclaré piaulement qu’elle n’était pour rien dans le renvoi de M. Turgot ; a traité M. de Maurepas avec le mépris le plus froid et le plus gai, et a répété tout haut ce qu’elle lui avait dit.
M. de Saint-Germain a témoigné la plus grande joie du renvoi de l’homme à qui il devait sa subsistance et sa place. Le motif est aussi noble que l’action. Il demandait 350 mille livres pour son établissement. M. Turgot voulait qu’en ce cas l’argenterie et les meubles passassent à son successeur ; il espère que M. de Clugny sera moins difficile. Son ordonnance est un chef-d’œuvre d’hypocrisie : il la commence par déclarer que le roi ne souffrira aucun officier connu par son irréligion ou ses mauvaises mœurs. Il aurait donc fallu chasser des armées non-seulement le prince Eugène, le maréchal de Saxe, le grand Condé, le roi de Prusse, mais M. le comte de Saint-Germain lui-même. D’ailleurs il n’aurait pas dû prendre pour adjoint un coureur de filles, ni donner des régiments aux gens de la cour les plus décriés par leurs mœurs.
Le successeur de M. Turgot [1] est ce qu’on appelle un fripon, dur, emporté, ivrogne, joueur et débauché. M. de Maurepas lui a communiqué son goût pour les fermiers généraux : il a déclaré qu’il ne ferait rien qui pût leur déplaire.
- « A quel maîtres, grands dieux ! livrez-vous l'univers ! »
Lorsque le Clugny a été reçu à la chambre des
- ↑ M. de Clugny.