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ENTRE VOLTAIRE ET CONDORCET.


été détachées du soleil, personne ne s’avise de la révoquer en doute. J’ai été édifié de la colère que vous a causée tout le galimatias physique du comte de Buffon ; mais il faut ou le laisser passer sans mot dire, ou s’en moquer : un savant se rendrait ridicule s’il allait combattre sérieusement de telles chimères. Cela est du même genre que le peuple qui habitait la Sibérie, lorsque le globe de la terre n’était pas aussi froid que de nos jours. Mais qu’importe, les sottises passent, les vérités restent, et ce sont précisément ces sottises qui avertissent les ignorants en place, de l’existence des sciences et qui excitent leur curiosité. C’est la parade qu’on joue à la porte pour engager les passants à entier.

Letourneur n’est plus secrétaire de la librairie ; on lui a ôté cette place dans le temps que les honnêtes gens étaient à la mode. Vous savez que cette mode était venue avec celle des coiffures hautes, et qu’elle a duré moins de temps.

Je voudrais que nos blés fussent de votre goût. C’est une lâcheté que de remettre à d’autres les intérêts publics qui s’attachent aux nôtres.

Joignons à la douceur de venger nos amis
La gloire qu’on emporte à servir son pays.

Il m’est tombé entre les mains un commentaire des aumôniers du roi de Prusse, sur un livre fort ancien [1]. C’est dommage que le commentaire ne

  1. La Bible enfin expliquée par les aumôniers du R. D. P. M. Beuchot prétend que ces initiales R. D. P. doivent se traduire