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CORRESPONDANCE


mai je fais des efforts pour prendre toutes ces choses-là en patience. J’en suis encore loin, mais cela viendra. Adieu, je vous embrasse, et je vous aimerai toujours pour qui que ce soit que vous fassiez des vers. Taillez votre plume : l’Enveloppe se prépare à nous donner dans Notre-Dame le spectacle d’une belle abjuration [1] ; il ne veut plus rien avoir de commun avec Rosny.


71. A CONDORCET.[2]

.

6 décembre 1776[3].


Je suis toujours fâché, Monsieur, quand je vois que, dans le Journal de politique et de littérature, la politique tient tant de place et la littérature si peu. Je vous avoue que j’aime beaucoup mieux de bons vers et une pièce d’éloquence que toutes les nouvelles du Nord et du Midi, qui sont détruites le lendemain par d’autres nouvelles. Il est vrai que cette partie qu’on nomme politique est écrite par un homme supérieur [4] ; mais permettez-moi de préférer les belles-lettres, qui bercent ma vieillesse, aux intérêts des princes, auxquels je n’entends rien.

Les dissertations de M. de La Harpe n’ont, à mon gré, qu’un seul défaut : c’est d’être trop courtes. Je

  1. M. Necker était protestant.
  2. Œuvres de Voltaire, t. LXX, p. 184.
  3. C’est la lettre ostensible demandée par Condorcet pour servir à La Harpe. Voyez la lettre précédente
  4. Mallet du Pan. B.