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ENTRE TURGOT ET CONDORCET.

On a annoncé à M. de La Harpe une liste de ses contre-sens, avec le texte de Suétone et la traduction de la Pause [1], en trois colonnes. Heureusement que c’est Fréron qui s’est chargé de ce travail, et que la traduction de la Pause est encore plus inexacte. Adieu, Monsieur ; vous connaissez notre amitié pour vous ; elle durera toujours parce qu’elle est fondée sur des motifs et des rapports qui ne changeront jamais. Je consulterai mademoiselle de l'Espinasse pour savoir s’il faut vous envoyer les Lettres Portugaises mises en vers par Dorat. On dit qu’il y a des vers heureux dans le genre médiocre.



9. A TURGOT.


Ce 14 janvier 1771.


Monsieur, on a donné avant-hier aux Français une tragédie bourgeoise de M. de Falbaire [2] : elle est lourdement tombée. Les mœurs insipides de la petite bourgeoisie y étaient peintes avec une vérité dégoûtante.

On assure que la paix est signée ; du moins mylord Harcourt dit publiquement qu’elle est assurée. Si nous évitons la guerre et que nous ayons du pain, nous supporterons avec plus de patience l’inquisition qui s’appesantit sur notre littérature, et nous nous pas-

  1. De Lisie de Sales, caché sous le pseudonyme d’Ophellot de la Pause.
  2. Le Fabricant de Londres. Fenouillot de Falbaire réussit mieux dans le drame de l’Honnête criminel [1778] et dans Les deux avares, opéra-comique mis en musique par Grétry.