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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/402

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CORRESPONDANCE


part des concurrents, et qu’il n’y avait pas de meilleur choix à faire sans s’exposer à une exclusion. Nous espérons que la conduite douce de l’Académie ramènera la cour [1], et nous sommes doux comme des moutons, mais sans pourtant nous laisser manger la laine sur le dos.

L’actrice nouvelle [2] est d’une sensibilité charmante et remplie de défauts ; mais elle a dix-sept ans, elle peut se corriger ; et la sensibilité demeure même lorsqu’elle ne sert qu’au tourment de ceux qui l’ont.

M. de Mora [3] a eu un crachement de sang ; il a été saigné trois fois et est hors d’affaire ; mais il n’avait pas mérité cet accident, et cela est bien effrayant pour ses amis. Savez-vous quelle est la cause finale des crachements de sang, des toux convulsives, de la goutte, de tous les maux qui tourmentent mes amis ? J’avoue, à la honte de ma philosophie, que cela suffit pour que je ne me rende jamais à aucun raisonnement, en faveur de la sagesse des lois générales. Nous avons à vous envoyer le poëme de Bernard intitulé Pauline : je l’ai trouvé froid et ennuyeux [4]. Je joins à cette lettre deux petits morceaux de Voltaire.

  1. Qui excluait Delille et Suard.
  2. Mademoiselle Sainval cadette.
  3. Connu par la passion qu’il avait inspirée à mademoiselle de l’Espinasse.
  4. Aussi est-il, comme le savent trop ceux qui ont lu Phrosine et Mélidore, qui s’appelait d’abord Pauline et Théodore.