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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/406

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CORRESPONDANCE


le choix de M. de Bréquigni, en pareille circonstance, est un acte de timidité qui ne fera qu’enhardir et fortifier le parti des faux frères.

Adieu, Monsieur, conservez-moi votre amitié.

J’ai vu un commentaire sur la Bible, par Emilie, mais il n’avait que deux volumes in-4o. Il a pu faire la pelote de neige entre les mains de son jeune amant [1] et du vieux de la Montagne [2]. Ce serait une chose intéressante qu’un pareil commentaire ; mais je le voudrais fait sans passion, et de façon à tirer aussi du texte tout ce qu’on en peut tirer d’utile, comme monument historique précieux à beaucoup d’égards. L’envie d’y trouver des absurdités et des ridicules, qui quelquefois n’y sont pas, diminue l’effet des absurdités qui y sont réellement, et en assez grand nombre pour qu’on n’en cherche pas plus qu’il n’y en a.


26. A CONDORCET.


A Limoges, le 14 juillet 1772.


J’ai bien des reproches à me faire. Monsieur, car il y a bien longtemps que je ne vous ai écrit, et quoique d’un côté ce ne soit pas tout à fait ma faute, et que de l’autre je vous connaisse indulgent, il est toujours fâcheux de ne pas répondre comme on le voudrait, non pas à l’amitié, mais aux témoignages qu’on en reçoit.

  1. Saint-Lambert.
  2. Voltaire.