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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/417

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ENTRE TURGOT ET CONDORCET.


plis par de la physicaille, dont toute l’Europe se moque ; et si y on ajoute un intérêt de faire cette physicaille, il n’y aura plus de place pour les choses utiles. Ni Newton, ni Franklin, ni Galilée, ni Stahl, ne se sont fait payer leurs expériences, » Il faut donner à un savant de quoi vivre, de quoi suivre son génie, et le laisser faire ce qu’il veut. Jamais un homme de génie n’ira soumettre à une académie un plan d’expérience. Cela n’est bon que pour les gens à vues, toujours gros de découvertes et qui n’accouchent jamais. Ces gens-là disent qu’ils se sont ruinés en expériences ; il faut les laisser dire et leur demander ce qu’ils ont trouvé.

Adieu, Monsieur ; je vous demande cette marque d’amitié, de ne songer qu’au bien des sciences en traitant cette affaire avec M. de Trudaine, et je consens, pour ce temps-là seulement, à être absolument oublié de vous.


33. A TURGOT.


Ce 14 novembre 1773.


Mademoiselle de l’Espinasse vous a parlé de mes succès. Monsieur, et de ceux de madame de Forcalquier ; ainsi il ne me reste plus rien à vous dire d’intéressant, à moins de vous parler de la querelle de M. Cassini et de M. de Lalande, au sujet de l’anneau de Saturne. Lalande a fait imprimer une lettre où il tourne Cassini en ridicule, d’une manière très-outrageante [1]. Cassini veut faire pendre Lalande, c’est-

  1. « Lettre sur l’anneau de Saturne, écrite par M. Lalande à