diocèse de Lisieux ont opposée à une ordonnance
de leur évêque. On doit surtout leur interdire de
s’assembler pour défendre leurs droits quand ils seront
lésés. Le clergé veut aussi que le roi lui accorde
le droit de punir, à la première assemblée, les curés
qui auront osé résister à leurs évêques
[1]. Tout cela m’a paru si juste, si noble et si chrétien, je me suis trouvé si petit personnage entre le roi et son clergé, que j’ai répondu qu’il ne me convenait pas de me mêler d’une affaire qui intéressait en général la juridiction ecclésiastique, vu surtout que, si elle dépendait de moi, je n’aurais garde d’accorder au
clergé ou à mon oncle ce qu’ils demandent. Si
cette affaire se discute au conseil, je vous prierai
seulement d’empécher, autant qu’il sera en vous, que
mon oncle n’ait des désagréments personnels ; mais
je crois qu’un des meilleurs moyens d’empêcher ce
qui reste de fanatisme dans certaines têtes, de troubler
la paix, serait de diminuer autant qu’il est possible
l’autorité des évêques sur les curés, d’empêcher
ces synodes que mon oncle veut établir, et qui
ne servent qu’à nourrir le fanatisme, à engager les
curés à mettre dans la morale des raffinements qui
troublent la conscience des paysans et les rendent
fous. Ce serait d’ailleurs une bien mauvaise chose que
- ↑ On voit que la tendance de l’épiscopat à opprimer le clergé inférieur n’est pas nouvelle. Mais alors le bas clergé avait quelque moyen de résistance ; il n’en a plus depuis que Napoléon l’en a dépouillé et l’a livré pieds et poings liés à la merci des évêques, qui abusent terriblement de leur pouvoir. L’affranchissement du clergé inférieur est une des mesures les plus urgentes à prendre contre le jésuitisme en faveur de la religion.