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ENTRE TURGOT ET CONDORCET.

Ce sont, à quelques mots près, les vers de sa satire [1].

On prétend que M. d’Orvilliers [2] n’a pas eu d’attaque d’apoplexie, mais qu’il a pris aussi trop d’opium, et qu’ainsi on peut bien lui confier le commandement de la flotte. M. de Voltaire va mettre cet accident à la mode.

J’espère vous voir dimanche au plus lard. Dites, je vous prie, à madame la duchesse d’Enville que Moultou [3] s’est enfin déterminé à me venir voir, quoi qu’on puisse en juger au contrôle [4]. C’est une belle action pour un Genevois, et dont je me trouve bien indigne d’être l’objet.


71. A TURGOT.


Aux Loges, ce samedi, 1779.


Me voici dans la maison de campagne de mon oncle [5], et je suis le seul laïque. Je partirai mercredi ; et je serai jeudi à la Roche-Guyon. Je crois qu’il ne résultera de mon voyage qu’un devoir rempli de ma part et beaucoup de politesse de celle de mon oncle. Je l’ai trouvé vieilli et affaibli, avec des douleurs qu’il appelle de la néphrétique. Ce dernier point m’a fait de la peine pour lui, parce qu’à son âge ce genre de douleurs est rarement sans des suites fort tristes. Nous avons eu exactement à la Roche-Guyon

  1. Intitulée Mon apologie.
  2. Le lieutenant général comte d’Orvilliers, commandant l’armée navale réunie au port de Brest.
  3. Ministre évangélique à Genève, ami de J. J. Rousseau.
  4. Chez M. Necker, contrôleur général.
  5. M. de Condorcet, évêque de Lisieux, par qui Condorcet avait été élevé. Voyez p. 255.