des nouvelles de Mme Blondeli, et celle de la chaise
longue que vous avez empruntée nous a fait beaucoup
de plaisir, M. Watelet est donc sauvé à très-peu
près ? J’en suis fort aise, quoiqu’il ne veuille pas que
je sois de l'Académie française, ce que beaucoup de
gens de lettres appellent être leur ennemi capital ;
mais comme je suis fort tolérant, je prends leucoses
fort peu au tragique.
J’espère vous voir à la Roche-Guyon, où je resterai jusqu’au 6 ; je n’ai point d’éloges et je suis moins pressé. J’aurai pour Pâques Joseph de Jussieu [1] et le chevalier d’Arcy [2]. J’ai été fâché de sa mort ; il était au fond un assez bon homme, quoique fou et un peu brutal. Il avait fait dans notre Académie tout le mal qu’il pouvait faire, et de temps en temps il pouvait empêcher quelques turpitudes.
Adieu ; je vous embrasse bien tendrement. J’ai trouvé ici un chanoine à qui on peut parler raison à demi, c’est encore beaucoup. Sans cela je serais seul. Je n’ai trouvé de livres dans la maison que le Courrier de r Europe^ Fréron, et le livre de Villet de Saussures.
- ↑ Frère d’Antoine et de Bernard de Jussieu, mort le à avril 1779. Vol. II, p. 357.
- ↑
« On trouvera une analyse très-détaillée de tous les travaux de d’Arcy dans l’éloge qu’a fait de lui Condorcet. Cet éloge fait autant d’honneur au caractère qu’au talent de Condorcet, qui avait été constamment l’objet de la haine la plus animée comme
la plus injuste de la part de d’Arcy, et qui paraît s’être attaché à relever, avec une recherche particulière, tous les genres de mérite qui pouvaient honorer la mémoire de l’académicien dont il avait tant à se plaindre. » (Biogr. univ.)
___