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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/49

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XXXV
DE CONDORCET.


à d’Alembert, malgré son génie et l’autorité des règlements, la réversibilité de 1200 livres de rente provenant de la succession de Clairaut. On verra, enfin, chose incroyable, ce même personnage que Lagrange et d’Alembert traitaient avec le plus grand dédain dans des lettres que j’ai sous les yeux, vouloir entrer à l’Académie sans attendre une vacance, et être sur le point de réussir, grâce à l’admiration niaise qu’on a constamment professée dans cette capitale, pour tout homme dont le nom a une terminaison étrangère.

Jusqu’en 1770, Condorcet avait paru vouloir se borner exclusivement aux études mathématiques et économiques. À partir de cette année, il se jeta aussi dans le tourbillon littéraire. Personne n’hésitera sur la cause de cette résolution, quand on aura remarqué qu’elle suivit de très-près, par la date, le voyage que d’Alembert et Condorcet firent à Ferney.

À son retour, le jeune académicien de vingt-sept ans écrivait à Turgot, intendant du Limousin : « J’ai trouvé Voltaire si plein d’activité et d’esprit qu’on serait tenté de le croire immor-