Aller au contenu

Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/518

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
316
CORRESPONDANCE GÉNÉRALE.


toute la sincérité possible, j’avoue que je les trouve bien supérieurs à ceux de M. D’Alembert, qui avait pris un style trop simple et trop familier, qui ne s’adapte pas trop à ce genre d’écrire, qui exige quelque élévation sans enflure La manière de M. de Fontenelle était peut-être trop satirique, comme il paraît par quelques-uns de ses Éloges, qui sont plutôt des critiques que des panégyriques. Je souhaite que la France vous fournisse des sujets qui méritent, par leur génie et par leurs talents, qu’on en fasse des éloges dignes de tenir leur place à côté de ceux de leurs prédécesseurs.

Sur ce, je prie Dieu, etc.


20. AU ROI DE PRUSSE.


A Paris, ce 11 novembre 1785.
Sire,

La bonté avec laquelle Votre Majesté a daigné accueillir quelques-uns de mes Éloges académiques m’enhardit à lui offrir ceux des savants morts pendant l’année 1782. Cette année a été funeste à l’Académie, et lui a enlevé la dixième partie de ses membres.

Votre Majesté trouvera dans ces Éloges celui de Vaucanson, qu’elle a voulu appeler à Berlin au commencement de son règne, et qui n’a dû qu’à cette marque de son estime la fortune dont il a joui depuis dans sa patrie ; et c’est elle encore qui eut la bonté de nous avertir, quelque temps après, que M. D’Alembert était un homme de génie. Nous aurons souvent besoin, et en plus d’un genre, des leçons de Votre Majesté.