toute la sincérité possible, j’avoue que je les trouve
bien supérieurs à ceux de M. D’Alembert, qui avait
pris un style trop simple et trop familier, qui ne
s’adapte pas trop à ce genre d’écrire, qui exige quelque
élévation sans enflure La manière de M. de
Fontenelle était peut-être trop satirique, comme il
paraît par quelques-uns de ses Éloges, qui sont
plutôt des critiques que des panégyriques. Je souhaite
que la France vous fournisse des sujets qui méritent,
par leur génie et par leurs talents, qu’on en fasse
des éloges dignes de tenir leur place à côté de ceux
de leurs prédécesseurs.
Sur ce, je prie Dieu, etc.
- A Paris, ce 11 novembre 1785.
- Sire,
La bonté avec laquelle Votre Majesté a daigné accueillir quelques-uns de mes Éloges académiques m’enhardit à lui offrir ceux des savants morts pendant l’année 1782. Cette année a été funeste à l’Académie, et lui a enlevé la dixième partie de ses membres.
Votre Majesté trouvera dans ces Éloges celui de Vaucanson, qu’elle a voulu appeler à Berlin au commencement de son règne, et qui n’a dû qu’à cette marque de son estime la fortune dont il a joui depuis dans sa patrie ; et c’est elle encore qui eut la bonté de nous avertir, quelque temps après, que M. D’Alembert était un homme de génie. Nous aurons souvent besoin, et en plus d’un genre, des leçons de Votre Majesté.