Montesquieu veut-il dire autre chose, sinon qu’une
loi peut exiger quelques modifications, distinguer
certaines circonstances ? Tout cela est vrai et commun,
et il pouvait le dire d’une manière simple et
plus utile.
Chapitre XVI. Choses à observer dans la composition des lois.
L’auteur commence dans ce chapitre à traiter le sujet annoncé par le titre du livre. Ce qu’il dit est vrai en général, mais n’est ni assez approfondi ni assez développé. (Voyez les remarques sur le chapitre 19.)
D’ailleurs ce chapitre 16 renferme beaucoup de choses inexactes.
Le testament attribué à Richelieu emploie une expression vague ; mais cette phrase n’est pas une loi ; et Montesquieu pouvait trouver dans nos lois, ou dans colles des peuples voisins, des exemples plus frappants. Le chancelier de L’Hôpital crut devoir faire déclarer Charles IX majeur à quatorze ans commencés ; mais ni lui, ni personne, n’imaginèrent jamais d’en donner d’autres raisons sérieuses que celles qu’on ne pouvait avouer publiquement.
Ce n’est pas dans des lois qu’on a cité la rondeur delà couronne, ni les nombres de Pythagore.
L’édit de proscription de Philippe II n’est pas une loi.
Quoi ! notre jurisprudence criminelle est remplie de lois vagues, qui conduisent des juges ignorants et féroces à des barbaries honteuses ; et Montesquieu