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SUR LES SCIENCES MATHÉMATIQUES.


ces lois si célèbres du mouvement elliptique des planètes ; il vécut dans la misère, et fut obligé, pour subsister, de prostituer son talent à faire des horoscopes et à compiler des prédictions astrologiques. Galilée, armé d’instruments alors nouveaux et perfectionnés par lui, découvre un ciel inconnu aux anciens ; oppose des observations certaines et concluantes à la superstition, qui s’obstinait à vouloir que des milliers de soleils fussent emportés dans l’espace, pour que les habitants d’une petite planète pussent avoir l’orgueil de se croire le premier objet de la création de tant de mondes. Il voit des taches sur le soleil malgré la décision d’Aristote, ou plutôt de son école moderne ; emploie les observations de celles qui lui paraissent d’une forme constante pour déterminer la rotation de cet astre absolument inconnue avant lui, et trouve les lois du mouvement des corps animés d’une force de pesanteur constante.

Une philosophie solide et la véritable méthode d’étudier les sciences naturelles, brillent dans les ouvrages de Galilée à côté de ces grandes découvertes, mérite que Kepler fut bien éloigné de partager avec lui ; mais Galilée vivait dans la patrie de Machiavel, du Tasse, de Fra Paolo, et les compatriotes de Kepler n’étaient encore que des scolastiques. Des injures, la persécution, et la nécessité humiliante de rétracter les vérités qu’il avait découvertes, furent la récompense de Galilée.

Descartes, avec un génie plus vaste et plus hardi, vint mettre la dernière main à la révolution. Il brisa toutes les chaînes dont l’opinion avait chargé l'es-