étudiées, sentent qu’on ne peut espérer que d’elles
la solution précise de questions qui, au premier
coup d’œil, y paraissaient absolument étrangères,
et sont frappés de ces applications inattendues qui
se présentent à eux dans le cours de leurs méditations.
Aussi nous pourrions citer des hommes illustres
dans l’administration, dans la magistrature, dans
les lettres, dans la philosophie, qui, après avoir éprouvé ce besoin, ou n’ont pas dédaigné de se livrer
à cette étude au milieu de leurs travaux et de
leur gloire, ou ont regretté de n’avoir pu s’y livrer.
Il est enfin plusieurs théories mathématiques, comme
celle du système du monde, celle des lois des corps
sonores, celle du calcul des probabilités, qui ont,
pour presque tous ceux qui cultivent leur esprit, un
intérêt de curiosité, et peuvent même être regardées
comme des parties de la philosophie générale.
Des princes, assez éclairés pour sentir combien il était utile dans leurs Étals d’arracher le peuple à l’ignorance, presque partout son fléau le plus cruel, ont établi, dans plusieurs villes d’Allemagne, des chaires où l’on enseigne aux artisans les parties des mathématiques qui peuvent leur être utiles.
L’objet de cette institution n’est pas de former des savants, mais de donner, à des hommes qui ne peuvent l’être, la possibilité d’employer les parties des sciences qui leur sont d’une utilité plus immédiate, et de leur faire connaître des principes simples, mais certains, qui les préservent des erreurs dans lesquelles leur propre imagination ou les prestiges des charlatans pourraient les faire tomber.