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LV
DE CONDORCET.

Le jeune homme en question, ajoute Condorcet, est l’auteur de cet éloge.

La secte toujours si nombreuse et si active des envieux que la concorde importune, reçut un jour, par la bouche de Fontenelle, une leçon de bon sens, de sagesse dont malheureusement elle a peu profité. La première édition du Siècle de Louis XIV venait de paraître. C’était une trop belle occasion d’irriter deux grands hommes l’un contre l’autre, pour qu’on négligeât d’en profiter. « Comment suis-je donc traité dans cet ouvrage ? demanda Fontenelle. — Voltaire, répondit-on, commence par déclarer que vous êtes le seul personnage vivant pour lequel il se soit écarté de la loi qu’il s’était faite de ne parler que des morts. — Je n’en veux pas savoir davantage, repartit le secrétaire de l’Académie. Quelque chose que Voltaire ait pu ajouter, je dois être content. »

Malgré quelques légères critiques, l’immortel auteur de l’histoire naturelle, Buffon, n’aurait-il pas de même été content, s’il eût pu entendre ces magnifiques appréciations de son éloquence, sorties de la plume de Condorcet !

« Des traits qui semblent échapper à Buffon,