caractérisent la sensibilité et la fierté de son
âme ; mais elle paraît toujours dominée par
une raison supérieure ; on croit, pour ainsi
dire, converser avec une pure intelligence,
qui n’aurait de la sensibilité humaine que ce
qu’il en faut pour se faire entendre de nous
et intéresser notre faiblesse… La postérité
placera les ouvrages du grand naturaliste à
côté des dialogues du disciple de Socrate et
des entretiens du philosophe de Tusculum…
« M. de Buffon, plus varié, plus brillant, plus prodigue d’images que les deux grands naturalistes de la Grèce et de Rome, joint la facilité à l’énergie, les grâces à la majesté. Sa philosophie, avec un caractère moins prononce, est plus vraie et moins affligeante, Aristote semble n’avoir écrit que pour les savants, Pline pour les philosophes, M. de Buffon pour tous les hommes éclairés. »
Après cette citation, je le demande, ferai-je tort à Condorcet si j’avoue que Buffon ne lui témoigna jamais aucune bienveillance ; qu’il fut le protecteur le plus actif de ses concurrents pour la place de secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, et pour celle de membre de