la modestie de condamner à l’oubli des recherches
de géométrie sublimes en elles-mêmes, mais qu’il
croyait inutiles. Heureusement il apprit que de nouvelles
recherches avaient fait connaître, d’une manière
plus précise, le rapport du rayon terrestre aux
distances de la lune ; il s’empressa d’appliquer ses
principes à ces nouveaux éléments. Sa théorie se
trouve conforme aux phénomènes observés, et, pour
la première fois, une des lois générales de la nature
nous fut révélée. En regardant les corps célestes
comme des points, leurs masses comme réunies à
leur centre, les planètes comme assujetties à la seule
action du soleil, et les satellites à celle de la planète
principale, ces corps doivent décrire des ellipses.
Les comètes, qui ne sont visibles que dans une partie
de leur cours, si elles appartiennent au système solaire,
décriront autour de cet astre des ellipses très-allongées, qui se confondront avec une parabole
pendant l’espace d’une courte apparition. Toutes les
observations s’accordèrent avec cette théorie, d’une
manière assez sensible pour que l’on fût en droit
d’attribuer les différences qui s’y trouvaient aux éléments négligés dans le calcul.
C’est peut-être une observation digne de remarque, que Newton ait découvert la théorie véritable des comètes, précisément dans le même temps où Bayle, armé d’une philosophie non moins nouvelle, détruisait les préjugés qui faisaient prendre leur apparition pour un signe de la colère céleste. L’un, en apprenant à suivre le cours de ces astres qui pénètrent dans tous les sens les immenses régions du