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ET LE CALCUL DES PROBABILITÉS.


tôt trois géomètres célèbres, dont deux étaient Français, calculèrent le mouvement de l’apogée de la lune et les perturbations de cette planète, et leur calcul confirma la loi de Newton. La solution si célèbre du problème de la précession des équinoxes, par D’Alembert, l’explication du nouveau mouvement de l’axe de la terre, découvert par Bradley, prouva que cette même loi présidait à ces grands phénomènes. On examina, d’après une théorie plus exacte, les phénomènes des marées, et tout montre qu’elles sont un effet de la même cause : la solution du problème de la libration de la lune, par M. de La Grange, confirma ce que la solution du problème de la précession des équinoxes avait prouvé ; et il fut enfin démontré que non-seulement les phénomènes qui appartiennent à la masse totale des corps célestes, mais ceux qui dépendent de l’action de chacune de leurs particules, sont tels qu’ils doivent être, si chacune d’elles est animée de la force de l’attraction newtonienne. La seule comète dont on a pu, d’après la théorie de Newton, prédire et observer le retour, et dont le mouvement devait être altéré par l’attraction de Jupiter et de Saturne, reparut, à l’époque indiquée par Clairaut, avec une légère différence dont M. de La Place a depuis expliqué la cause. Plus de cinquante comètes nouvelles ont toutes suivi la route que Newton leur avait tracée. La planète d’Herschel, découverte depuis quelques années, obéit à la même loi. Enfin, des altérations dans le mouvement de Jupiter et de Saturne, qui jusqu’ici avaient échappé au calcul, maniées par