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ET LE CALCUL DES PROBABILITÉS.


moment le bien-être durable des familles ; soit ces caisses pour les veuves, pour les enfants, pour le temps de la vieillesse, où l’on retranche au contraire de sa propre aisance, dans la vue d’assurer ou sa subsistance dans l’âge des infirmités, ou celle des êtres dont le bonheur est un de nos devoirs. Ces derniers établissements sont à peine connus encore ; mais il serait injuste d’en accuser la corruption humaine. Les avantages futurs sont trop grands, le sacrifice actuel est trop faible, pour que l’égoïsme, porté à ce degré, puisse être jamais un vice commun ; et si ces établissements ont eu jusqu’ici peu de succès, c’est uniquement parce qu’ils supposent une confiance qui s’étende à des époques très-éloignées.

Nous nous attacherons donc à montrer comment, dans un pays où cette confiance pourrait exister, des établissements de cette espèce produiraient en peu de temps une révolution heureuse, dans les mœurs comme dans l’industrie et dans la richesse nationale.

La théorie des assurances et leur utilité, la manière d’évaluer des droits éventuels, objet important dans tous les pays où les lois ont besoin de réformes, qui ne peuvent souvent s’exécuter qu’en remplaçant ces droits incertains par la valeur moyenne qui les représente, sont encore une application du calcul des probabilités qui nous paraît mériter d’attirer nos regards.

Nous nous élèverons ensuite à des objets plus importants ; nous vous exposerons comment ce calcul