féroce et l’absurdité sanguinaire de cette affreuse révolution française, énumérant les actes qui la dévouent à l’horreur de la postérité, il s’écrie :
« Sur la motion de Condorcet, on fait brûler
les immenses travaux des congrégations savantes, comme si sur le même bûcher on pouvait anéantir le passé ! »
Notez le progrès, je vous prie : dans le Journal des Débats, Condorcet n’a fait brûler qu'un premier volume, compilé par les seuls Bénédictins ; dans la sainte Gazette, il a fait brûler les travaux des congrégations savantes, tous les travaux, les immenses travaux de toutes les congrégations savantes ! Il y en avait tant de savantes !
Voilà comme la congrégation écrit l’histoire, mais ce n’est pas la congrégation de Saint-Maur. Quelque Loriquet futur recueillera ce fait, et les pères jésuites, devenus enfin les maîtres de l’instruction publique, le feront apprendre par cœur dans les collèges.
Condorcet un brûleur de livres ! un ennemi des lumières ! et c’est la Gazette qui l’en accuse ! Cela ne rappelle-t-il pas ces beaux vers de Régnier, imités de Juvénal :
Scaures du temps présent, hypocrites sévères !
Un Claude impunément parie des adultères !
Milon, sanglant encor, reprend un assassin,
Gracche un séditieux, et Verres le larcin !
Le fragment qui suit, incomplet par malheur, semble une réponse préparée par Condorcet pour le Journal des Débats et la Gazette de France.