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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/742

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TABLEAU GÉNÉRAL

mathématiques ont été cultivées avec succès, chez des peuples dont la liberté ait eu la tranquillité pour compagne et les lumières pour appui. En Hollande, le célèbre Jean de Witt, disciple de Descartes, et en Angleterre, le chevalier Petty, donnèrent les premiers essais de cette science dans le siècle dernier, à peu près à l’époque où Fermat et Pascal créaient le calcul des probabilités, qui en est une des premières bases, et n’osaient l’appliquer qu’aux jeux de hasard, ou n’avaient pas même eu l’idée de l’employer à des usages plus importants et plus utiles.

Maintenant l’étendue de ces applications permet de les regarder comme formant une science à part, et je vais essayer d’en tracer le tableau.

Comme toutes ces applications sont immédiatement relatives aux intérêts sociaux, ou à l’analyse des opérations de l’esprit humain, et que, dans ce dernier cas, elles n’ont encore pour objet que l’homme perfectionné par la société, j’ai cru que le nom de mathématique sociale était celui qui convenait le mieux à cette science.

Je préfère le mot mathématique, quoique actuellement hors d’usage au singulier, à ceux d’arithmétique, de géométrie, d’analyse, parce que ceux-ci indiquent une partie des mathématiques, ou une des méthodes qu’elles emploient, et qu’il s’agit ici de l’application de l’algèbre ou de la géométrie, comme de celle de l’arithmétique ; qu’il s’agit d’applications dans lesquelles toutes les méthodes peuvent être employées. D’ailleurs, la dernière expression est équivoque, puisque le mot analyse signifie tantôt