très-petite, on est obligé de les regarder comme absolument les mêmes, si on veut parvenir à des résultats
généraux, et ne pas se perdre dans l’immensité
des détails : alors il faut substituer à ces faits
observés un fait unique qui puisse les représenter avec
exactitude.
Le même fait individuel, s’il est observé plusieurs fois, peut aussi se présenter avec des différences qui sont une erreur des observations ; il faut donc alors chercher, d’après ces mêmes observations, ce qu’on croit le plus propre à représenter le fait réel, puisque, le plus souvent, il n’existe point de motifs pour préférer exclusivement une de ces observations à toutes les autres. Enfin, si nous considérons un grand nombre de faits de la même nature dont il naît des effets différents, soit qu’il s’agisse de faits déjà arrivés, soit qu’il s’agisse de faits futurs également possibles, il en résulte, dans le premier cas, une valeur commune de ces effets, et, dans le second (pour celui qui, devant éprouver un de ces effets, peut les attendre également) ; il en résulte, dis-je, une situation qu’on doit chercher à évaluer, pour pouvoir comparer, ou cet effet commun, ou cette expectative, à d’autres effets, à d’autres situations du même genre.
La détermination de ce fait unique, qui en représente un grand nombre, qu’on peut substituer à ces faits dans les raisonnements ou dans les calculs, est une sorte d’appréciation des faits observés ou regardés comme également possibles ; et c’est ce qu’on nomme une valeur moyenne.