comme elle n’est pas la seule marche qu’on puisse
suivre, comme la réduction d’une suite un peu
étendue de raisonnements à la forme syllogistique,
serait longue ou difficile, il serait utile d’appliquer
la théorie des combinaisons, soit à d’autres méthodes,
soit aux moyens de faciliter ou de simplifier
cette réduction.
Le calcul des probabilités nous apprend à connaître, à mesurer la véritable force des motifs de crédibilité, depuis l’adhésion que nous donnons aux vérités démontrées par le calcul ou le raisonnement rigoureux, jusqu’à l’opinion qui se forme d’après des témoignages ; il nous enseigne à évaluer ceux qui peuvent résulter, soit de la liaison naturelle des faits entre eux, pour la vérité d’un fait qui n’a pu être immédiatement observé, soit de leur ordre en faveur de l’existence d’une intention de les produire.
Le même calcul apprendra également à estimer les motifs de crédibilité de même genre, ou d’une nature diverse, qui peuvent se combiner ou se combattre relativement à une même proposition : comme, par exemple, lorsqu’un fait improbable en lui-même est cependant appuyé sur des témoignages imposants.
L’application du calcul à ces dernières questions aura l’avantage de porter le jour de la raison sur des objets trop longtemps abandonnés aux influences séductrices de l’imagination, de l’intérêt ou des passions.
Au lieu de céder machinalement à la force de certaines impressions, on saura la calculer et l’appré-