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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/775

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DE LA SCIENCE, ETC.


objet, en employant des méthodes différentes ; elles s’éclairent mutuellement ; on ne peut bien traiter l’une sans le secours de l’autre.

Dans la première, l’observation des minéraux, leur inscription, leur histoire, forment le fond de la science ; mais souvent elle invoque la chimie contre des difficultés que l’observation seule n’eût pu résoudre. Dans l’application de la chimie aux substances métalliques, leur analyse chimique est la base de la science ; mais souvent elle a besoin de s’éclairer par des observations.

De même, quoique l’économie politique emploie l’observation et le raisonnement, cependant on y éprouve à chaque instant le besoin du calcul ; et la mathématique sociale n’apprendrait à calculer que des abstractions, si elle n’empruntait de l’économie politique les données qu’elle doit employer, si celle-ci ne lui indiquait les questions qu’il est important de résoudre.

Il n’est peut-être aucune portion des sciences politiques sur laquelle il reste plus de préjugés à détruire, et où ces préjugés puissent avoir des conséquences plus funestes. Ils ont résisté jusqu’ici à la raison ; abattus plus d’une fois, on les a vus se relever avec plus de force : disparaissent-ils d’un pays, on les voit se rencontrer dans un autre.

Osons espérer qu’attaqués par la raison et par le calcul, nous n’aurons plus à redouter ces résurrections inattendues, ces oscillations entre la vérité et l’erreur.