France entière contre le peuple de Paris ; l’usage
qu’on voulait faire de cette journée pour embarrasser
dans une instruction criminelle les patriotes
les plus éclairés ou les plus fermes, à l’aide de lenteurs et de faux témoins, de juges... , de faux complaisants, etc., etc., m’avaient indigné. Cependant,
comme j’étais sur la liste, quoiqu’on sût parfaitement
au château combien j’étais étranger à tous les événements
de ce genre, je fis moins de bruit dans
cette occasion que dans celle où l’on avait imaginé
de diriger une autre de ces perfidies contre ceux de
mes collègues dont j’avais alors à me plaindre.
L’opinion publique à laquelle la cour se soumettait, précisément au point nécessaire pour ne pas trop montrer sa trahison, la força de consentir à l’établissement d’un camp intermédiaire de gardes nationales. Mais si, d’un côté, elle rendit cette précaution presque inutile à la défense extérieure, à force de lenteurs et de fausses mesures, elle se prit elle-même dans le piège le plus dangereux. Les fédérés, au lieu d’être choisis, d’après le vœu réuni de l’Assemblée nationale et du roi, pour former un camp entre Paris et la frontière, furent envoyés d’abord à Paris sans réquisition légale. Le ministre écrivit aux administrateurs des départements pour arrêter leur marche, même par la force. Un décret de l’Assemblée prévint, étouffa ce germe de guerre civile : les fédérés se trouvaient nécessairement composés presque uniquement des amis les plus ardents de la liberté, des hommes les plus disposés aux mouvements populaires. Ils arrivèrent à Paris, moins