occupés d’aller défendre les frontières que de rester
pour surveiller les complots du château.
Tout annonçait une crise violente : le mot de déchéance du roi commençait à se montrer dans des adresses à l’Assemblée, et il était temps qu’elle prît des mesures efficaces, ou pour prévenir la révolution, ou pour la diriger si elle devenait inévitable.
Je crus qu’il serait possible de la prévenir en adoptant un plan qui consistait : 1° à faire une déclaration au roi, dans laquelle l’Assemblée l’avertirait que sa conduite annonçant une connivence coupable avec les émigrés et les rois ennemis de la France, il tombait dans le cas où la constitution avait prononcé l’abdication présumée. Cet avertissement solennel me paraissait exigé par toutes les convenances, et en même temps il était propre à fixer sur cette question l’attention du peuple, à lui montrer qu’il pouvait espérer de l’Assemblée nationale les moyens de sauver la patrie, et c’était alors le seul remède qui pût calmer les agitations. 2° Je proposais ensuite un certain nombre de décrets qui, s’ils avaient obtenu la sanction, auraient ôté au roi les moyens de nuire, auraient donné à l’Assemblée ceux, d’agir efficacement pour le salut public ; et en même temps, s’ils étaient rejetés, ce refus de sanction aurait prouvé d’une manière si évidente les intentions perverses de la cour, que l’Assemblée aurait pu compter sur l’assentiment général du peuple pour les mesures extraordinaires qu’elle aurait alors été forcée de prendre.
Par l’un de ces décrets, tous les dépositaires du