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LXVII
DE CONDORCET.


on ne commandait pas à deux cent mille soldats. » Il déclarait, enfin, à toute occasion, sous toutes les formes, ne pas être l’auteur de la Lettre du théologien ; mais, qu’on le remarque bien, c’était toujours dans un besoin de repos, dans la crainte de persécutions ; jamais dans un intérêt d’amour-propre.

Voyez, au contraire, si, lorsque M. de Tressan attribuait, très-imprudemment, à Voltaire l’épître médiocre d’un prétendu chevalier de Morton, Écossais, le patriarche ne réclamait pas à la fois, et avec une égale vigueur, dans l’intérêt de l’homme et dans celui du poëte : « Je suis, écrivait-il à Condorcet, le Marphorio à qui l’on attribue toutes les pasquinades… Je ne fais pas des vers tels que ceux-ci ;… tels que ceux-là ;… c’est une honte de me les attribuer. Je me déciderai à prouver par écrit que ma prétendue épître ne vaut pas grand-chose.

Rien de semblable, je le répète, ne se remarque dans les plaintes de Voltaire sur la Lettre d’un théologien. La paternité qu’on lui impute le contrarie vivement, mais c’est seulement à cause des tracasseries qui peuvent en être la