trui : sens que tu es bonne, sans examiner si les autres le sont autant que toi.
Tu achèterais trop cher ces tristes plaisirs de la vanité : ils flétriraient ces plaisirs plus purs dont la nature a fait la récompense des bonnes actions.
Si tu n’as point de reproches à te faire, tu pourras être sincère avec les autres comme avec toi-même. N’ayant rien à cacher, tu ne craindras point d’être forcée, tantôt d’employer la ressource humiliante du mensonge, tantôt d’affecter dans d’hypocrites discours des sentiments et des principes qui condamnent ta propre conduite.
Tu ne connaîtras point cette impression habituelle d’une crainte honteuse, supplice des cœurs corrompus. Tu jouiras de cette noble sécurité, de ce sentiment de sa propre dignité, partage des âmes qui peuvent avouer tous leurs mouvements comme toutes leurs actions.
Mais si tu n’as pu éviter les reproches de ta conscience, ne t’abandonne pas au découragement : songe aux moyens de réparer ou d’expier tes fautes ; fais que le souvenir ne puisse s’en présenter à toi qu’avec celui des actions qui les compensent, et qui en ont obtenu le pardon au jugement sévère de ta conscience.
Ne prends point l’habitude de la dissimulation ; aie plutôt le courage d’avouer tes torts. Le sentiment de ce courage te soutiendra au milieu de tes regrets ou de tes remords. Tu n’y ajouteras point le sentiment si pénible de ta propre faiblesse, et l’humiliation qui poursuit le mensonge.