Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 10.djvu/371

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SUR LA LIBERTÉ
DE LA
CIRCULATION DES SUBSISTANCES.

Des inquiétudes sur les subsistances se sont manifestées dans plusieurs départements ; l’assemblée nationale s’est assurée qu’elles n’avaient point de fondement réel, que les secours du commerce intérieur suffiraient pour faire disparaître une rareté locale et momentanée, et que ceux du commerce extérieur, préparés par les administrations, achèveraient de dissiper jusqu’à l’ombre du danger.

Cependant elle a vu avec douleur, dans quelques endroits, les citoyens trompés s’opposer à la liberté que les lois de l’assemblée constituante avaient rétablie, et, en arrêtant la circulation, en effrayant le commerce, produire réellement le mal dont la crainte peu fondée avait égaré leur patriotisme.

Elle a pensé qu’il était digne des représentants d’un peuple libre d’instruire les citoyens par la raison, toutes les fois qu’elle était forcée de les contenir par des lois, et qu’à l’égard de ceux qui, par erreur, avaient troublé l’ordre public, son premier devoir était de les éclairer.