Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 10.djvu/376

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
364
sur la liberté

d’une autre ville, d’un autre département ; et la circulation libre est une suite nécessaire du droit de propriété, de l’égalité des hommes, reconnue par la constitution.

Tels sont les motifs qui ont engagé l’assemblée constituante à maintenir de tout son pouvoir cette libre circulation, et qui déterminent l’assemblée législative à suivre invariablement son exemple.

Le principe qui promet le plus sûrement, dans tous les temps, une subsistance facile à tous les habitants de l’empire, principe duquel seul peut résulter une loi égale pour tous, était aussi le seul que les représentants d’hommes égaux et libres pussent adopter.

Mais en même temps qu’ils ont pris la ferme résolution de maintenir cette liberté intérieure, ils ont formé celle d’arrêter, avec non moins d’efficacité, toute exportation, tout transport à l’étranger.

Sans doute, le commerce avec les autres nations est utile, et au maintien de la constance dans les prix, et à l’augmentation du produit annuel. Il donne une assurance plus grande d’une production toujours suffisante ; il facilite, par l’extension qu’il permet aux opérations commerciales, la concurrence entre les productions d’un plus grand nombre de départements ; et même celles des productions étrangères, toujours utiles pour fixer les variations du prix dans des limites plus resserrées. Mais ces considérations ont dû céder à des motifs plus pressants. L’existence de conspirateurs, les uns dispersés dans l’intérieur, les autres rassemblés aux frontières, a fait