Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 11.djvu/15

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Monsieur,

Il y a environ un mois que le général des troupes de la ferme, qui commande dans notre canton, m’a apporté un gros livre, qu’il m’a dit être de vous. «Tenez, ajoutait-il, voilà ce qu’on appelle un bon livre : vous y trouverez des secrets infaillibles et faciles pour que le blé soit toujours à bon marché. »

Après avoir travaillé pendant six jours de la semaine, j’emploie ordinairement le septième à faire avec mes enfants des lectures qui puissent leur donner des connaissances utiles dans leur état, ou le leur faire aimer. Autant il me paraît nuisible d’enlever tant de jours à la culture, pour les abandonner à l’oisiveté et à la débauche, autant je désirerais qu’il y eût un jour de chaque semaine consacré à des instructions utiles, et terminé par une fête champêtre. J’ai lu quelque part, qu’il y avait un pays où les habitants