Aller au contenu

Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 12.djvu/371

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
359
du plan de constitution.

tions qui pourraient entraîner un examen nécessaire, le succès deviendrait presque impossible par l’incertitude éternelle qui serait la suite de ces réclamations. Enfin, elles tomberaient alors, non sur des droits auxquels on aurait porté atteinte, non sur des principes d’éternelle vérité, qui auraient été violés, mais sur des convenances passagères ou locales, sur des considérations d’intérêt public dont on ne peut croire raisonnablement que la masse entière des citoyens puisse être juge, sur lesquelles elle ne peut même avoir le temps de s’instruire.

Ainsi, le fréquent renouvellement du corps à qui la confiance publique a été donnée, le droit de réclamer le changement d’une mauvaise constitution, sont ici la seule garantie que l’intérêt des citoyens puisse exiger ; et cette garantie est suffisante.

Mais si le peu de durée des fonctions, si les élections fréquentes, si ces diverses réclamations réglées par la loi, sont des moyens efficaces d’assurer la liberté, on ne peut craindre qu’ils ne le soient pas assez pour mettre la prospérité publique, ou les droits individuels, à l’abri des erreurs dans lesquelles une assemblée nombreuse pourrait être entraînée par la précipitation, par la prévention, ou même par l’excès de son zèle.

On a plus d’une fois proposé, pour remédier à ce danger qui a frappé tous les esprits, de partager une assemblée unique en deux sections permanentes qui délibéreraient séparément. Dans le cas où les opinions seraient divisées, ces sections se réuniraient pour prendre une détermination finale, ou bien on