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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 12.djvu/635

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légitime l’ait réformée, est devenu une des premières vertus du citoyen ?

Ne croyons pas justifier tous les excès en les rejetant


Sur la nécessité, l’excuse des tyrans.

Maïs gardons-nous aussi de calomnier les amis de la liberté, eu jugeant les lois qu’ils font adopter, les mesures qu’ils proposent, d’après des règles qui ne sont vraies, dans toute leur étendue, que pour des temps tranquilles.

Si le zèle, même pour la plus juste des causes, devient quelquefois coupable, songeons aussi que la modération n’est pas toujours sagesse.

Faisons des lois révolutionnaires, mais pour accélérer le moment où nous cesserons d’avoir besoin d’en faire. Adoptons des mesures révolutionnaires, non pour prolonger ou ensanglanter la révolution, mais pour la compléter et en précipiter le terme.

L’altération du sens des mots en indique une dans les choses mêmes.

Aristocratie signifie le gouvernement des sages. Des vieillards gouvernaient, par l’autorité de leur expérience, des peuplades pauvres et peu nombreuses. Un petit nombre de riches gouvernèrent avec orgueil ces peuplades transformées en villes opulentes et populeuses ; dès lors, aristocratie est devenue justement le synonyme de tyrannie.

Les vieillards présentaient aux dieux les vœux de leurs familles ; un prêtre, suivant l’étymologie de ce