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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/122

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BARTHOLIN.


savoir gré aux savants de conserver des faits extraordinaires, lors même qu’ils les regardent comme fabuleux. Bien des faits que les physiciens avaient rejetés pendant plusieurs siècles, en se moquant de la crédulité des anciens, ont été confirmés par des découvertes nouvelles, et même ont servi à faire pressentir ces découvertes ; et il est aussi peu philosophique de rejeter comme impossible un phénomène, parce qu’il est contraire à ce que nous regardons comme les lois de la nature, que d’y ajouter foi trop légèrement.

Bartholin mourut en 1685, laissant cinq fils qui tous cultivèrent les antiquités et les sciences naturelles ; et deux filles : l’une Marguerite Bartholin qui se rendit célèbre par ses poésies dans la langue danoise ; l’autre qui épousa Jacobéus. Celui des enfants de Thomas Bartholin dont il reste le plus d’ouvrages est Gaspard, qui fut correspondant de l’Académie.

Gaspard Bartholin ne revint occuper une chaire d’anatomie dans sa patrie, qu’après avoir entendu Ruysch en Hollande, Malpighi en Italie, du Verney en France. On a de lui plusieurs ouvrages d’anatomie et des observations d’histoire naturelle ; car, à l’exemple de son père, il s’attacha beaucoup à l’anatomie comparée. Il fit un usage heureux des injections, pour lesquelles il avait une méthode particulière.

Il aperçut dans plusieurs espèces d’animaux un nouveau conduit salivaire qui avait échappé jusqu’à lui aux recherches des savants, si on en excepte Rivinus, anatomiste de Leipsick, qui avait publié