Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/13

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AVERTISSEMENT.

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Dans tous les siècles on a vu des princes aimer les sciences, les cultiver même, attirer les savants dans leurs palais, et récompenser par leurs bienfaits, par leur amitié, des hommes qui leur offraient une ressource sûre et constante contre l’ennui, espèce de malheur qui semble particulièrement attaché au pouvoir suprême.

Mais ce n’est que dans le dernier siècle qu’on a senti qu’il était de l’intérêt du gouvernement d’accorder aux sciences mêmes une protection constante, parce que la gloire attachée à leurs travaux rejaillit sur l’empire où elles sont honorées, et lui donne une grandeur d’opinion plus flatteuse, et souvent aussi utile que la puissance réelle.

L’Europe a reçu de la France le premier exemple de cette protection éclairée. Excité par l’amour du bien public, et plus encore peut-être