par son zèle pour Louis XIV, Colbert cherchait
à porter les arts à un degré de perfection qui,
en assurant à son pays une nouvelle supériorité
sur tous les autres, pût procurer à son maître de
nouveaux plaisirs. Ce grand ministre savait combien
le progrès des arts mécaniques et chimiques
est lié à celui des sciences, sans lesquelles
les arts, toujours livrés aux préjugés d’une routine
aveugle, languissent dans un cercle étroit,
et n’osent essayer de produire des choses nouvelles.
Colbert étendit donc sa protection sur
les sciences, et crut que rien ne contribuerait
plus à leurs progrès que l’établissement d’une
Académie.
Un corps composé de savants dans tous les genres, réunit des connaissances qui ne peuvent appartenir à un seul homme, et répand sur chaque branche des sciences, les lumières qu’elle peut recevoir de toutes les autres. On présente sans cesse au gouvernement des projets, toujours annoncés avec confiance, comme devant singulièrement étendre ou perfectionner les arts les plus utiles. Il serait également dangereux d’adopter ces projets sans examen, ou de renoncer légèrement aux avantages qu’ils promettent. On a donc be-