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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/134

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FLAMSTEAD.


l’observation des lieux de ce satellite, qu’on pourrait trouver exactement en le comparant à des fixes dont la position serait alors connue.

Charles II fut frappé de ces remarques de Flamstead. Il ordonna à Jonas Moore de prendre sur les fonds de l’artillerie, dont il était inspecteur général, de quoi construire un observatoire, où Flamstead pût, avec de nouveaux instruments, exécuter un travail qui devait être regardé comme si important à une nation qui ne pouvait être puissante que par sa marine, et riche que par son commerce.

Moore exécuta les ordres de Charles II, et se conduisit comme devrait le faire tout particulier riche chargé d’une dépense publique. Il suppléa à l’insuffisance des fonds qui lui étaient assignés. Il fit faire à ses frais, mais d’après les vues de Flamstead, les instruments nécessaires aux observations.

Dès ce moment, Flamstead regarda comme un devoir d’employer sa vie entière à observer la lune, et à dresser un catalogue d’étoiles fixes ; et s’il se permit quelques distractions, ce fut pour observer le mouvement des planètes ou celui des comètes qui, de son temps, cessèrent de prédire la mort des rois, et d’être les présages de la colère céleste, pour n’être plus que des planètes de notre système, mues seulement dans des orbites plus allongées.

Flamstead observa donc sans relâche pendant près de quarante ans.

Les hommes d’une imagination vive sont portés à regarder comme des espèces de machines ces infatigables observateurs qui, contents de bien voir et de