tenir un registre exact de ce qu’ils ont vu, laissent
à d’autres le soin d’en tirer les conséquences. Pour
se désabuser d’une opinion si injuste, il leur suffirait
de lire l’histoire des observations de Flamstead,
telle que lui-même l’a écrite. Ils y verraient tout ce
qu’il lui a fallu de connaissances, d’attentions délicates, de recherches pénibles, pour être en état de
répondre du degré d’exactitude de ses observations ;
combien il lui a fallu souvent de sagacité, pour
choisir entre toutes les observations qui peuvent
également servir à établir un élément important,
celles où les erreurs sont le moins à craindre. Ils
verraient enfin, en lisant Flamstead, qu’il eût pu,
en astronomie, exécuter des travaux plus brillants
qu’un catalogue d’étoiles ; mais ils verraient eu
même temps que, pour faire si bien le catalogue, il
fallait être en état de faire beaucoup mieux.
Il semble qu’il ne faille que des yeux pour recueillir des observations, mais souvent il a fallu du talent pour acquérir l’art d’observer. Aussi n’y a-t-il d’observateurs utiles que ceux qui se sont livrés à cette étude par goût et non par nécessité. Ces observateurs diffèrent des savants occupés de théories brillantes, non parce qu’ils ont moins de talent, mais parce qu’ils ont été plus touchés du plaisir de faire du bien, que transportés de l’amour de la gloire.
L’essentiel est d’avoir été utile, et que, pendant ce court espace où l’homme vit et souffre sur la terre, il ait attaché son nom à quelque chose d’une utilité immortelle.